Bourdes et Bonapartisme...

                                 

J'ai rencontré un bonapartiste. Dans les rues de Fontenay.

Pendant les dix minutes qui ont suivi, j'ai cru que le ciel politique s'était entrouvert pour déverser sur notre ville toutes les gloires d'une époque pré-démocratique. J'ai cru pendant dix minutes qu'allait venir à moi, pour récupérer la profession de foi de Vincent Wehbi, toute une clique de personnages de Quatre-Vingt Treize de Victor Hugo (roman dans lequel 93 désigne l'année non pas le nombre de personnages). L'un serait sorti du Champion armé d'une râpière, l'autre de la boulangerie aurait au front la cicatrice de sa blessure à Austerlitz, et enfin un petit groupe à la solde d'un sombre marquis les auraient rejoints venant de la Poste. Et je me disais que je ne pourrais jamais les convaincre, qu'ils ne comprendraient jamais qu'un mouvement moderne était en marche vers un nouveau siècle de libertés, que ce mouvement s'appelait le Modem et, surtout, je me disais qu'ils ne pouvaient même pas comprendre le jeu de mots pourtant simple qu'on pouvait faire avec le périphérique qui permet de se connecter à Internet.

Ca a duré dix minutes. Pendant ces dix minutes, j'aurais eu le temps de distribuer une douzaine de tracts à des hommes en jeans qui vont acheter des lardons pour la quiche de ce soir, à des femmes qui sentent le Chanel n°5 parce qu'il est 19h00 et qu'il est l'heure de se rendre au théâtre à Paris, à ce petit groupe de jeunes qui a pris place sous un lampadaire.

Quel dommage ! J'espère qu'ils ont rencontré un de mes co-listiers !

Ceci dit, je vous rassure : ces 10 minutes ont été plus que compensées par les témoignages nombreux d'encouragement :

'C'est bien le Modem ! Il perce.'

'Moi ce qui m'a attiré dans votre programme c'est l'expression 'démocratie active.'

'C'est qui vous ? C'est le Modem ? Ah oui, j'aime bien ce qu'il dit François Bayrou.'

...et oui, on aime bien ce qu'il dit notre François. A commencer par son appel à la vigilance républicaine qui a toute sa place dans cette chronique, n'est-ce pas M. Le Bonapartiste ?

Mais, voilà que je perds le fil de ma chronique. Où en étais-je ? Ah oui... en réalité, j'étais parti pour faire toute une colonne sur les bourdes que j'ai entendues sur les trottoirs de la part de nos opposants. Mais après tout, comme il faut savoir d'abord balayer devant chez soi, concluons pour ce soir avec les miennes qui jusque là ne sont jamais qu'au nombre de deux.

1) Dans le flot des RERistes ce matin, j'ai savonné une fois ma phrase d'accroche. 'Pour les municipales avec le Modem' est devenu 'Pour le Modem avec les municipales' mais bon finalement ça marche aussi dans ce sens...

2) 'Bonjour Monsieur... oh pardon ! Bonjour Madame.'

C'est tout ! Jusqu'à la prochaine !